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Les urgences tirent la sonnette d’alarme
- https://www.unsa-fp.org/1249
lundi 17 juin 2019 - ◷ Lecture 3 min
La ministre de la santé vient d’annoncer une nouvelle enveloppe de 70 millions d’euros pour des mesures immédiates, notamment pour financer des primes. Une part importante de ce montant devrait être consacrée à la généralisation et à la revalorisation d’une prime de risque de "100 euros net mensuels", versée dès juillet "à tous les professionnels des services d’urgence (hors médecins)" selon la ministre.
L’UNSA Fonction Publique et l’UNSA Santé & Sociaux notent comme positifs ces premiers pas essentiels bien que tardifs. Il est impératif d’entendre et de répondre aux personnels qui réclament d’accueillir les patients dans des conditions permettant de soigner chacun avec dignité et efficacité.
La ministre de la santé a annoncé une nouvelle enveloppe de 70 millions d’euros, en voici le détail :
- Prime forfaitaire de risques à tous les personnels des SAU et des SMUR (hors médecins) : Prime de 100 € nets, cumulable avec l’indemnité forfaitaire pour travaux insalubres dont le principe est implicitement acté. Le tout payable dès juillet 2019
- Appel au pari de la coopération : prime de coopération 100 € bruts aux paramédicaux qui s’y engageront. Un protocole est en cours de finalisation à la Haute Autorité de santé (HAS) pour la prescription d’examen d’imagerie par des IDE.
- 15 Millions € de crédits exceptionnels pour le recrutement de mensualité de remplacement et le paiement d’heures supplémentaire, etc… Cette enveloppe ne concerne pas seulement les SAU mais doivent également permettre de ne pas fermer autant de lits d’hospitalisation durant l’été.
Les problématiques sont connues :
Les tensions aux Services d’accueil des urgences (SAU), sont le signe de la désorganisation de notre système de santé. Toutes les conséquences de la pénurie de médecins en ville comme à l’Hôpital se concentrent aux urgences. Les hôpitaux sont financièrement exsangues, ils ferment des lits pour raisons économiques le plus souvent mais parfois aussi parce qu’ils ne trouvent plus à embaucher (médecins, aides-soignants, infirmiers...). Les Professionnels de santé n’acceptent plus de travailler dans ces conditions. Les écoles d’aide-soignant, les formations d’infirmières ne font plus le plein !
L’une des solutions à la crise actuelle passe par l’arrêt des fermetures de lits qui paralysent le système.
Un des autres problèmes majeurs est aujourd’hui posé par les personnes âgées dépendantes polypathologiques. Ce problème ne trouvera pas de solution aux urgences !
Il faut renforcer, valoriser, mieux rémunérer les métiers de l’aide aux personnes âgées pour que des personnels compétents en nombre suffisants, au domicile comme en institution puissent veiller à prévenir les hospitalisations évitables et puissent prendre en charge ces patients à leur sortie d’Hôpital afin d’éviter un trop long séjour hospitalier ou une ré-hospitalisation via les urgences.
Depuis janvier 2018, l’Intersyndicale des personnes âgées à laquelle participe l’UNSA santé sociaux l’affirme sans être entendue par le ministère.
Une mission a été désignée par Mme Buzyn. Elle doit rendre une feuille de route opérationnelle concrète dès la rentrée avec des objectifs simples :
- plus de patients fragiles qui passent la nuit sur brancards,
- plus de perte de temps à chercher des lits,
- une capacité à fournir des soins de qualité en permanence.
Lors de la réunion de lancement le 14 juin, L’UNSA Santé et Sociaux a pu constater que le diagnostic de délabrement de notre système de santé par manque de moyens était largement partagé.
Cette première série de mesures qui doit donner un souffle financier, ne règlera pas tout le problème mais participera à la juste reconnaissance du travail des personnels des SAU.
Voir en ligne : Communiqué de l’UNSA Santé & Sociaux Public et Privé