Retraités et budget 2026 : trop, c'est trop !
Pour l'UNSA Retraités, le projet de budget soumis à l’examen des parlementaires prétend mettre à contribution les retraités d’une manière qui dépasse les bornes. Vraiment, trop c’est trop !
Le Projet de Loi de Finances 2026 prévoit la suppression de l’abattement fiscal de 10% dont bénéficient les retraités pour le remplacer par un abattement forfaitaire de 2000 €. Cette mesure a pour conséquence une forte augmentation de l’impôt pour les retraités qui vivent seuls, célibataires, veufs ou divorcés. Pour ces contribuables, la transformation de l’abattement provoquerait une augmentation des impôts de 10 % pour une pension mensuelle de 2000 €, 11 % pour 2500 € et 17% pour 3000 €, contre respectivement 4 %, 1 % et 2 % pour un couple de retraités. Rappelons que 71%, des personnes retraitées qui vivent seules sont des femmes, déjà pénalisées par des retraites plus faibles que celles des hommes.
Sous l’effet combiné de cette mesure et de l’absence de revalorisation du barème par rapport à l’inflation (en raison de « l’année blanche »), les retraités pourraient voir leurs impôts sur le revenu exploser en 2026 : + 12 % pour un ménage modeste de deux retraités, + 19 % pour un retraité vivant seul avec une pension à peine supérieure à 2000 €.
Pire, le gouvernement annonce, après une année 2026 sans revalorisation des pensions, une sous-indexation des pensions de 0,4 point entre 2027 et 2030, et plus grave encore, une sous-indexation de 0,5 point supplémentaire en 2027 pour financer la suspension de la réforme des retraites.
Entre 2014 et 2024, les pensions ont été gelées ou sous-indexées cinq fois avec pour conséquence une baisse du pouvoir d’achat de 5% pour un retraité non-cadre et de 9,9% pour un retraité cadre. Deux millions de retraités vivent sous le seuil de pauvreté. La retraite moyenne brute des femmes (données 2023) est égale à 1308 euros et à peine supérieure à ce seuil de pauvreté.
Contrairement à une assertion trop fréquente, le revenu médian des retraités est inférieur à celui des actifs. Alors, trop, c’est trop ! Le matraquage fiscal et la perspective de plusieurs années de gel ou de désindexation massive des pensions sont intolérables pour les retraités.
L’UNSA Retraités demande :
- Une revalorisation des pensions au moins égale à l’évolution des prix à la consommation.
- Un effort sur les petites pensions afin que pour une carrière complète aucune ne soit
inférieure au SMIC. - Le maintien de l’abattement fiscal de 10% sur les pensions de retraite pour maintenir l’équité fiscale entre générations.
Pour l’UNSA Retraités, d’autres solutions sont possibles pour rétablir les finances publiques :
- Une révision du barème de l’impôt dans le sens d’une plus grande justice fiscale,
- Une taxation marginale des plus hauts patrimoines,
- La conditionnalité des aides de l’État aux entreprises,
- Une révision de la fiscalité des grosses successions,
- Une réelle progressivité de la CSG en fonction des revenus…
Les retraités riches peuvent être mis à contribution, de la même façon que les actifs, non parce qu’ils sont retraités, mais parce qu’ils sont riches. Mais tous les retraités ne vivent pas la même retraite. Les retraités modestes et ceux des classes moyennes, n’ont pas à subir le choc fiscal que prétend leur imposer le gouvernement.
Claude Lassalvy
Secrétaire Général de l’UNSA Retraités







