Mobilisation contre le démantèlement de la protection judiciaire de la jeunesse

Mobilisation contre le démantèlement de la protection judiciaire de la jeunesse

La protection judiciaire de la jeunesse est mise à mal par la décision de sa directrice de ne pas renouveler 500 contrats d'agents contractuels. L'UNSA-SPJJ a appelé en intersyndicale à manifester le 19  septembre devant le tribunal judiciaire des Batignolles. L'UNSA Justice, l'Union Syndicale des Magistrats (USM) et l'UNSA Fonction Publique soutiennent cette mobilisation.


Béatrice, tu es la Secrétaire Générale de l'UNSA SPJJ, peux-tu nous expliquer en quelques mots ce qu'est la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ?

 

La PJJ est une direction du ministère de la Justice. Elle est en charge de l'accompagnement des jeunes mineurs dans le cadre de mesures éducatives ordonnées par les juges pour enfants. En 2022, plus de 130 000 mineurs ont été ainsi accompagnés, dans le cadre de 230 586 mesures. Un  jeune peut faire l'objet de plusieurs mesures éducatives. Les suivis peuvent être de nature scolaire, d'insertion professionnelle, judiciaire, de santé... Elle compte 9 200 personnels administratifs, éducatifs, de direction, dont 20 % de contractuels.

 

Quelles sont les raisons de cette action ?

 

Le 31 juillet, la directrice de la PJJ a  annoncé que 500 agents contractuels, soit 5,5 % des effectifs, ne seraient pas renouvelés au 31 août ou au 30 septembre. La raison annoncée est une raison financière, le budget ayant été consommé, notamment en raison des annulations de crédits du mois de février. Une première action a permis le déblocage de 3 millions d'euros, qui permettront le renouvellement de 239 agents contractuels au 15 octobre... La PJJ souffrait déjà d'un manque d'attractivité, de nombreux postes offerts aux différents concours n'ont pas été pourvus depuis de nombreuses années. A ces déficits d'emplois s'ajoutent une désorganisation des services, des agents effectuent maintenant des missions hors de leur lieu d'affectation. Les délais de prise en charge des suivis des mineurs s'allongent, nuisant à l'efficacité de ces suivis, voire à la mise en place de ceux-ci.

 

Quelles sont les exigences portées lors de cette action du 19 septembre ?

 

Les exigences portées par l'intersyndicale sont au nombre de quatre :

  • Un plan de titularisation et de recrutement sur l’intégralité des postes vacants et des formations en conséquence afin d’assurer la continuité de l’ensemble de l’activité,
  • L’abaissement immédiat des normes de prises en charge et la création de moyens RH en
    conséquence,
  • Un bilan détaillé et fiabilisé de la situation de la PJJ en fonction des chiffres et informations demandées par l’intersyndicale,
  • La transmission du rapport de l’Inspection Générale de la Justice dans le cadre de la mission d’évaluation et l’association des organisations syndicales sur les questions budgétaires dans le cadre d’un dialogue social de qualité.

Béatrice BRIOUT, Secrétaire Générale de l'UNSA SPJJ

 

 

 

 

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