Lutte contre le réchauffement climatique et sobriété énergétique, vers un Etat exemplaire ?

Lutte contre le réchauffement climatique et sobriété énergétique, vers un Etat exemplaire ?

Première : Dans le cadre du nouveau plan «Sobriété énergétique», un groupe de travail «État exemplaire», associant les organisations syndicales, a été organisé et présidé par deux ministres, Stanislas Guerini et Agnès Pannier-Runacher, le 29 juin dernier. L’UNSA Fonction publique accueille cette initiative très positivement. Elle s’impliquera dans les travaux qui vont suivre.


Cette réunion était particulièrement symbolique. Elle est en effet la première portant sur la transition écologique, impliquant les organisations syndicales qui représentent les agents publics de l’État. Diminuer significativement la consommation énergétique réussira aussi avec la participation active de tous les agents. Ils doivent être associés à l’élaboration des mesures au travers d’un dialogue social dédié, et ce, au plus près des lieux de travail.

 

Concrètement, la France doit réduire ses rejets de gaz carbonique. Les objectifs de long terme, pour être atteints, passent par des étapes. La première fixée par le gouvernement est de réduire de 10% en deux ans la consommation énergétique. Cet objectif est d’autant plus nécessaire que les conséquences du conflit en Ukraine impactent la livraison de gaz et d’hydrocarbures.

 

Les enjeux portent notamment :

  • Sur l’adaptation des bâtiments publics et leur isolation. Le programme de travaux déjà engagé porte sur plus de 4150 projets. Certains sont déjà livrés ou en cours de livraison. Pour l’UNSA, il s’agit d’amplifier cette dynamique et créer une réelle filière autour de l’isolation du bâti. Un état des lieux des performances des réalisations récentes (cités administratives par exemple) est incontournable.
  • Sur le chauffage et la climatisation : « il sera veillé à limiter le chauffage à 19 degrés et la climatisation à 26 degrés en période d’occupation. Une réduction d'un degré de la température de chauffe représente une diminution moyenne de 7 % de la consommation de gaz : chaque degré gagné réduit notre dépendance énergétique ». Pour l’UNSA, ces adaptations passent par une évaluation de leur impact sur les conditions de travail, soumise au dialogue social. Elle ne devra toutefois pas occulter les solutions à apporter aux situations spécifiques (locaux existants insuffisamment chauffés ou rafraîchis).
  • Sur les déplacements professionnels ou vers les lieux d’exercice pour les agents, avec un forfait mobilité durable qui, pour l’UNSA, devra être amélioré, avec le partage des véhicules de service ou le covoiturage dans le cadre des missions, sans négliger l’extension du télétravail. Là aussi, des concertations locales devront s’ouvrir et mieux associer les agents à l'élaboration des plans de déplacements.
  • Sur la politique d’achat qui devra pour l’UNSA favoriser, entre autres, les circuits courts, les productions de proximité… « La stratégie d’achats de l’Etat est également un levier pour réaliser des économies d’énergie indirectes importantes. Le décret du 2 mai 2022 prévoit notamment de sortir de la seule base du critère prix pour prendre en compte le critère environnemental dans l’attribution d’un marché public. Désormais, si les acheteurs souhaitent choisir l’offre économiquement la plus avantageuse sur la base d’un seul critère, celui-ci devra nécessairement être le coût global, c’est-à-dire en incluant les coûts environnementaux, et notamment ceux qui sont liés à la consommation d’énergie. » Des moyens devront donc être mis au service de cette volonté, y compris en termes d’effectifs et compétences.
  • Sur la restauration collective pour ce qui concerne l’approvisionnement local mais aussi en termes d’accessibilité, diversification, adaptation aux nouveaux modes de restauration et nouvelles organisations du travail. L’UNSA portera des revendications sur ces points.
  • Sur la proximité des services publics pour les citoyens et les moyens d’y accéder.
  • Sur la consommation électrique et les leviers pour la réduire, y compris l’utilisation raisonnée des mails, une bonne occasion de concrétiser le droit à la déconnexion dans le cadre d’un dialogue social de proximité.

Plusieurs groupes de travail vont être réunis rapidement afin de finaliser un plan fin septembre.

 

L’UNSA Fonction Publique y participera et portera des mesures concrètes qui permettront à chacun d’être acteur dans le respect de chaque agent, des conditions de travail, de la qualité du travail et du service public.

 

Lutter contre le changement climatique impose et imposera à tous des changements dans nos pratiques quotidiennes, autant personnelles que professionnelles.

 

L’État employeur, acteur majeur dans la société française, se doit d’être exemplaire.

 

En aucune façon, pour l'UNSA, les agents publics ne doivent être culpabilisés.  Le premier effort se doit d'être dans l'investissement de l'État et des collectivités, en particulier pour isoler les bâtiments.

 

L’UNSA considère qu’un dialogue social spécifique est indispensable. Elle a ainsi porté et obtenu, lors de l’élaboration de l’ordonnance « négociation », que les sujets portant sur "la mise en œuvre des actions en faveur de la lutte contre le changement climatique, de la préservation des ressources et de l'environnement et de la responsabilité sociale des organisations" puissent faire l’objet d’une négociation collective.

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