La Covid-19 impacte plus durement les femmes

La Covid-19 impacte plus durement les femmes

L’impact de la pandémie de Covid 19 n’est pas neutre en termes de genre. Dans un monde qui continue à discriminer les femmes, au travail et dans la société, les femmes ont été plus durement touchées par l’urgence sanitaire.

En ce 25 novembre, journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’UNSA Fonction publique se joint à la déclaration de la Fédération Syndicale Européenne des Services Publics (FSESP/EPSU).


  • Tout d’abord, les femmes cons­ti­tuent la majo­rité du per­son­nel de santé et de soins, en par­ti­cu­lier dans les postes non cadres. Cela signi­fie que les femmes cons­ti­tuent la majo­rité des pre­miers inter­ve­nants et de ceux qui sont en contact, chaque jour, avec des per­son­nes infec­tées, ce qui aug­mente leur expo­si­tion au virus.

  • Par consé­quent, il convient de garan­tir un équipement de pro­tec­tion indi­vi­duelle adé­quat, des pro­to­co­les de sécu­rité et des condi­tions de tra­vail adé­qua­tes pour assu­rer la pro­tec­tion de ces tra­vailleurs.

 

Cependant, bien que les sec­teurs de la santé et des soins soient lar­ge­ment fémi­ni­sés, les femmes ne sont sou­vent pas impli­quées dans la réponse à la COVID-19. Les mas­ques et autres équipements de pro­tec­tion conçus et dimen­sion­nés pour les hommes expo­sent davan­tage les femmes au risque d’expo­si­tion et d’infec­tion.

 

La santé des femmes a également été atta­quée par cette pan­dé­mie et, comme l’a sou­li­gné la FSESP, lors de la jour­née inter­na­tio­nale de l’avor­te­ment sans risque : la santé des femmes et les ser­vi­ces de santé sen­si­bles au genre sont des ser­vi­ces essen­tiels et leur fonc­tion­ne­ment ne doit pas être per­turbé. Il s’agit notam­ment des soins de santé pré et post­na­tals, de l’accès à des ser­vi­ces de santé sexuelle et géné­si­que de qua­lité, ainsi que des soins et du sou­tien vitaux pour les vic­ti­mes de vio­lence sexiste.

 

La pan­dé­mie a également mis à jour les iné­ga­li­tés et la divi­sion sté­réo­ty­pée per­sis­tante du tra­vail entre les femmes et les hommes. D’un côté, les femmes ayant un emploi stable, qui ont pu conser­ver leur emploi et conti­nuer à tra­vailler à domi­cile, ont vu une aug­men­ta­tion dis­pro­por­tion­née des acti­vi­tés domes­ti­ques non rému­né­rées par rap­port aux hommes qui ont télé­tra­vaillé. Avec la fer­me­ture des écoles, des gar­de­ries, des ser­vi­ces de soins aux per­son­nes âgées ou aux per­son­nes han­di­ca­pées, les femmes ont accu­mulé les tâches rele­vant d’un tra­vail rému­néré beau­coup plus que les hommes.

 

De nom­breu­ses tra­vailleu­ses de pre­mière ligne se sont donc retrou­vées avec une double charge domes­ti­que accrue, avec de lour­des réper­cus­sions sur leur santé men­tale et leur bien-être. Elles ont dû jon­gler avec leur vie privée et pro­fes­sion­nelle encore plus qu’avant la pan­dé­mie, tout en tra­vaillant dans des envi­ron­ne­ments où le niveau de stress a aug­menté en raison de condi­tions de tra­vail plus dures et des jour­nées plus lon­gues, dans des ser­vi­ces qui étaient sub­mer­gés par un nombre écrasant de patients et d’uti­li­sa­teurs infec­tés.

 

Les femmes sont également sur­re­pré­sen­tées dans les emplois peu rému­né­rés, infor­mels et pré­cai­res, avec un accès à la pro­tec­tion sociale inexis­tant ou très limité. Dans un nombre crois­sant de ména­ges mono­pa­ren­taux, c’est-à-dire sou­vent de mères céli­ba­tai­res, la lutte pour com­bi­ner les tâches domes­ti­ques et le tra­vail a par­fois conduit à l’inca­pa­cité d’effec­tuer un tra­vail rému­néré, sur­tout si celui-ci ne peut être effec­tué à dis­tance.

 

La classe sociale et le milieu socio-économique cons­ti­tuent également un autre fac­teur de risque, car les condi­tions de loge­ment et le lieu de rési­dence peu­vent entraî­ner des expo­si­tions plus impor­tan­tes, par exem­ple en obli­geant à uti­li­ser les trans­ports publics bondés pour les longs tra­jets pour se rendre sur le lieu de tra­vail si le télé­tra­vail n’est pas envi­sa­gea­ble. Les tra­vailleu­ses migran­tes sont également sur­re­pré­sen­tées dans les emplois mal rému­né­rés et tem­po­rai­res, ce qui les expose à des ris­ques plus élevés de pau­vreté et d’exclu­sion sociale. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier que les femmes gagnent, en moyenne, moins que les hommes et qu’elles sont plus dépen­dan­tes des reve­nus de leur tra­vail pour vivre, et moins de la pro­priété ou d’autres actifs finan­ciers que les hommes. La perte ou la réduc­tion de l’emploi a donc un impact plus impor­tant pour les femmes car elles ont moins de res­sour­ces pour les aider à absor­ber le choc économique.

 

Une atten­tion par­ti­cu­lière doit être accor­dée aux formes croi­sées de dis­cri­mi­na­tion et d’iné­ga­lité, telles que l’ori­gine eth­ni­que, le statut socio-économique, le han­di­cap, l’âge, la race, la situa­tion géo­gra­phi­que et l’orien­ta­tion sexuelle, l’iden­tité de genre, entre autres, qui peu­vent aggra­ver ces impacts.

 

Enfin, la pan­dé­mie a également entraîné une flam­bée de vio­lence à l’égard des femmes. Le stress, la per­tur­ba­tion des liens sociaux et réseaux de pro­tec­tion, la perte de reve­nus et la dimi­nu­tion de l’accès aux ser­vi­ces, peu­vent exa­cer­ber le risque de vio­lence pour les femmes. Dans de nom­breux pays où les confi­ne­ments sont déci­dés, le risque de vio­lence est sus­cep­ti­ble d’aug­men­ter.

 

Les revendications de la FSESP


Les femmes sont plus tou­chées par la pan­dé­mie et l’urgence sani­taire et sani­taire ne peut pas deve­nir une excuse pour jus­ti­fier l’inac­tion. Cette crise a frappé de manière iné­gale parce que les cadres juri­di­que, socié­tal et économique sont iné­gaux. C’est pour­quoi nous appe­lons les ins­ti­tu­tions euro­péen­nes et les gou­ver­ne­ments natio­naux à modi­fier ces cadres, à appli­quer une pers­pec­tive de genre et à éliminer les écarts entre les sexes dans la société. Nous nous enga­geons également à pro­mou­voir ce chan­ge­ment et à faire notre part. Nous appe­lons les employeurs publics à négo­cier les chan­ge­ments appro­priés pour que chaque lieu de tra­vail soit un envi­ron­ne­ment posi­tif pour tous.

 

 

  • Des lieux de travail adaptés aux femmes et des équipements de protection individuelle doivent être disponibles pour toutes les femmes et les travailleuses de première ligne.
  • Combler l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes : Directive sur la transparence des rémunérations et pour faire du principe "à travail égal, salaire égal" une réalité.
  • Les services de santé pour les femmes sont des services essentiels. Financer les services publics pour en assurer l’accessibilité et l’universalité. Tous les services (de santé) doivent être sensibles au genre.
  • Les services de santé pour les femmes sont des services essentiels. Financer les services publics pour en assurer l’accessibilité et l’universalité. Tous les services (de santé) doivent être sensibles au genre.
  • Étudier l’impact du COVID19 dans les établissements résidentiels pour personnes âgées et handicapées.
  • Étudier l’impact sur la santé mentale des travailleuses de première ligne et investir dans des services pour les soutenir et les protéger.
    Pas de financement de l’Union européenne sans respect des droits de l’homme et des femmes.
  • Signer et ratifier la Convention 190 de l’OIT.
  • Signer et ratifier la Convention d’Istanbul.
  • Mise en œuvre correcte de la directive sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
    Approche sensible à la dimension de genre et évaluations de l’impact sur les femmes et les hommes dans l’allocation des fonds de l’Union Européenne.

 

Voir en ligne : International Day for the Elimination of Violence against Women 2020

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